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ENTRETIEN FABIEN CLAVEL

Le dernier roman de Fabien Clavel, Les orphelins du rail, est paru en librairie le 20 avril !

Une chasse au trésor en train à travers une fascinante Europe steampunk, ça vous tente ?

Voici l’histoire des Orphelins du rail :

La vie de Meli de Budapest est bouleversée quand elle fête ses 13 ans. Comme tous les orphelins de son âge, elle est invitée à participer à une chasse au trésor à travers l’Europe : la course à l’Adamant ! On donne à Meli un passegare qui va lui permettre de vivre comme les richissimes Voyageurs qui sillonnent l’Europe à bord de trains gigantesques et fabuleux.

Mais pour certains orphelins, la course est plus qu’un jeu et ils sont prêts à tout pour s’emparer des pièces du puzzle qui indique l’emplacement du trésor.

On murmure même que le terrible Lafcadio serait de la partie…

 

À l’occasion de la parution, l’auteur a répondu à nos questions :

 

 

Pas vraiment. Je cherche une idée qui me plaît, je me documente, je prépare un plan et puis je rédige en essayant de trouver le style qui convient au sujet. Le monde de Lléna est un peu différent car je suis parti sans aucune préparation comme je le raconte dans le roman lui-même. Pour Unlock !, cela a été particulier également parce que j’ai dû adapter les règles du jeu de départ à une version roman, ce qui a donné une étape supplémentaire avec des tâtonnements techniques et l’aide bienveillante des Space Cowboys.

 

 

  • Dans Les orphelins du rail, les personnages principaux participent à une chasse au trésor à travers l’Europe à bord de trains gigantesques et fabuleux, d’où vous est venue cette idée ? Quelles sont vos sources d’inspiration pour ce roman ?

 

Je me souviens que petit, j’avais été fasciné par le méchant de Il était une fois dans l’ouest qui se déplace en train : il vit à bord d’un wagon ! Peut-être aussi le roman Le crime de l’Orient-Express. Plus récemment, j’ai été happé par l’adaptation du Transperceneige au cinéma. C’est ce film baroque qui m’a inspiré le plus. J’ai également été influencé par le jeu de plateau Les aventuriers du rail, notamment dans sa version jeunesse où chaque couleur de wagon possède un thème. Voilà pour le côté train. Pour l’aspect concours-chasse au trésor, j’ai des souvenirs d’enfance du roman Charlie et la chocolaterie avec le ticket d’or. Et puis, plus récemment, j’ai découvert le roman de Jules Verne, Le Testament d’un Excentrique, évoqué dans Les orphelins du rail, qui propose une partie de jeu de l’oie où chaque État des USA devient une case du plateau. 

 

  • Quel est votre rapport au voyage et aux trains ?

 

En fait, je suis quelqu’un d’assez casanier. C’est difficile de me traîner hors de chez moi. Malgré tout, une fois que j’ai accepté de me déplacer, j’aime bien les voyages et je suis toujours émerveillé par l’inventivité humaine. Pour le train, j’aime le côté terrestre : on reste proche du sol et, en même temps, on avance à une vitesse folle, sans vraiment le sentir. Mais je suis toujours content de rentrer chez moi.

 

  • Le lecteur, comme Meli, est fasciné par l’univers incroyable de ces trains fantastiques. Je dois reconnaître que si je devais en choisir un seul dans lequel voyager, j’aurais beaucoup de mal à me décider entre le train gastronomique et le train Zoo ! Si vous pouviez en rendre un réel, ce serait lequel ?

 

Je dois dire que c’est une partie qui m’a beaucoup plu : inventer des trains thématiques. Je voulais essayer de retrouver un sentiment proche de celui qu’on a devant la bibliothèque du Nautilus (encore Jules Verne !). Pour en rendre un réel, ce serait soit le train bibliothèque (mais cela existe déjà un peu avec les bibliobus), soit le train spectacle. Je dirais le train spectacle juste pour imaginer des wagons avec du velours rouge partout et des acteurs en costumes dans les couloirs.

 

  • Dans ce roman, le fantastique côtoie une réflexion sur des enjeux très concrets tels que l’égoïsme, la pauvreté et la solidarité. Le recours à l’imaginaire est-il pour vous un moyen plus efficace d’aborder ces questions ?

 

Tout à fait. J’ai tendance à considérer que mon travail en jeunesse doit se rapprocher du conte, voire du mythe. On peut y raconter des choses horribles (des parents qui abandonnent leurs enfants, des gens qui en dévorent d’autres, etc.) sans que cela soit traumatisant parce qu’il y a le filtre du merveilleux. Et surtout, on laisse toujours la place aux lectrices et aux lecteurs pour imaginer que cela finira par aller mieux. Personnellement, je ne connais rien de plus puissant ni de plus beau.